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Édito n°10

Le bruit, cette torture ordinaire

On savait que le bruit avait pu être utilisé comme une forme de torture, mais ce que nous ignorions, pour la plupart du moins, c’est que le bruit constitue encore, pour beaucoup, une torture ordinaire au travail.

Grâce  à  l’évolution  de  la  réglementation  et  à  la démocratisation des connaissances sur le sujet, il semblerait que les grandes industries directement impactées par ce risque aient pris des mesures pour l’atténuer. Mais quid du tertiaire qui occupe en France environ 76 % des salariés ? L’open-space, cet « idéal » outre-atlantique qui a déferlé en France dans les années 80, a semble-t-il vécu (lire notre débat page 44).  Quid  en  particulier  des  petites  entreprises pour  lesquelles  le  bruit  est  sans  aucun  doute  la  dernière  des préoccupations ?

Face au risque routier ou aux troubles musculo-squelettiques, les nuisances sonores font figure de « risque secondaire ». Pourtant, ce risque invisible « gênerait » six actifs sur dix et représenterait environ  800  maladies  professionnelles  reconnues  par  an.  Et combien ne sont pas recensées par les autorités sanitaires ?

Les seuils d’alerte eux-mêmes sont méconnus. 80 décibels sur une durée prolongée suffisent à devenir préoccupant et l’on atteint le seuil de danger à seulement 85 décibels. Autre chiffre à retenir : un bruit de 130 décibels d’une seconde équivaut à un bruit de 85 décibels supporté pendant huit heures…

Alors, oui, le bruit provoque la souffrance. Une souffrance souvent silencieuse qui prend des formes multiples. Au-delà des lésions potentielles du système auditif, c’est toute la qualité de vie au travail qui s’en trouve perturbée. Il génère pour le moins de l’inconfort et du stress, mais aussi des pathologies cardio-vasculaires (hypertension, infarctus,  AVC)  et  des  troubles  cognitifs  (manque  d’attention, problèmes de sommeil…) pouvant conduire à des accidents du travail.  Et le risque augmente vite : environ 10 % de plus tous les 10 décibels…

Des solutions existent. Vous en trouverez un panel dans ce nouvel opus de SST Mag. Nous espérons qu’elles feront grand bruit !

Nicolas Lefebvre

Nicolas Lefebvre

Journaliste dans la presse économique depuis 2002, il publie également un livre d’investigation aux éditions de l’Archipel en 2010. Secouriste bénévole, sauveteur aquatique et moniteur de premiers secours entre 2004 et 2018, il consacre sa maîtrise d’Histoire contemporaine à l’institutionnalisation du secourisme au sortir de la seconde guerre mondiale.En 2011, il fonde Oxygène Editions afin de publier Secours Mag, puis en 2017, SST Mag. Il assure aujourd’hui la rédaction en chef de ces deux titres de presse professionnelle.

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