Édito n°13
Covid-19 : vers un changement profond des priorités ?
N’en déplaise aux complotantes et adeptes des fake news, la pandémie de Sars-Cov-2, coronavirus responsable du Covid-19, est (malheureusement) bien réelle. Les chiffres connus à l’heure où nous écrivons ces lignes – et qui évoluent de jour en jour – font état de 323 000 morts dans le monde et de 28 000 en France. Selon les estimations des épidémiologistes de l’école des hautes études en santé publique (EHESP), 60 000 vies auraient été épargnées en France grâce aux mesures de confinement.
À la surprise générale, cette pandémie a réduit à sa portion congrue les activités humaines, à l’exception de celles indispensables à la vie. Si les soignants se sont ainsi trouvés en première ligne, une myriade d’autres professions ont dû poursuivre leur activité dans un contexte des plus incertains. En plein confinement, nous avons choisi de suivre les techniciens d’Enedis sans qui, notamment, la continuité du service électrique n’aurait pu être assurée (lire notre reportage, pages 38 à 43).
Alors que s’amorce le déconfinement, l’incertitude perdure sur la pérennité du virus. De nombreux foyers de contamination continuent d’apparaître, laissant planer le doute sur l’émergence d’une seconde vague. Bien sûr, dans un contexte encore périlleux, les fameux gestes barrières (voir notre synthèse pages 20 à 21) doivent s’appliquer de façon stricte, sans débat, ni restriction. Mais les défis qui s’imposent aux spécialistes de la santé sécurité au travail (SST), notamment en termes de risques psychosociaux, vont bien au-delà de ces mesures. Ce numéro spécial Covid-19 se veut aussi une boîte à outils.
De fait, cette crise sanitaire historique a rebattu les cartes de nos priorités et placé la SST en tête de celles-ci. Mais passé la phase critique de l’épidémie, qu’adviendra-t-il de ces mesures ? Qu’adviendra-t-il de ces bonnes résolutions ?
Nicolas Lefebvre