Édito n°25
Covid-19 : clap de fin ?
« Le Covid-19 n’est plus une urgence sanitaire de portée internationale. » Par la voix de son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, l’Organisation mondiale de la santé levait ainsi, le 5 mai dernier, le niveau maximal d’alerte.
Une pandémie qui aura fait au moins 20 millions de victimes dans le monde et ralenti l’ensemble de l’activité humaine. Le SARS-Cov-2 « continue de tuer », prévient néanmoins l’OMS. Certes, la dangerosité de ce virus est sans commune mesure avec celle de ses débuts, mais le Covid-19 touche encore les populations fragiles.
Trois ans après l’apparition de la pandémie, l’heure pour les professionnels de la santé au travail est au bilan. Dans ce numéro consacré à l’hygiène et à l’environnement, nous y dédions notre débat (lire pages 42 et 43).
En entreprise, le port du masque, tout comme les mesures de distanciation sociale, ne sont plus d’actualité – sauf pour les structures qui accueillent des personnes fragiles. Cette crise aura au moins eu une vertu : l’éducation rapide des populations à l’hygiène. Il ne faudrait donc pas que ces bonnes habitudes tombent en désuétude. Le lavage des mains notamment doit demeurer systématique dès lors que l’on rentre dans des zones collectives, sans oublier la désinfection des espaces de travail et leur aération… On sait désormais combien l’aérosolisation est importante même pour une personne qui n’élève pas la voix. Alors, pour éviter la transmission des microbes, il convient qu’une personne malade continue de respecter les mesures de distanciation sociale : port du masque, désinfection régulière des mains, etc.
Autre pratique sociale rudement mise à mal par cette crise sanitaire : la poignée de main et la bise. Une évolution semble-t -il durable qui aura le mérite de restreindre la transmission des microbes, en particulier en période hivernale.
Reste la question du télétravail (lire notre numéro dédié daté de mars – avril – mai 2021) qui ouvre un champ majeur de réflexion pour les professionnels de la prévention. En effet, par définition, l’espace à domicile n’a pas été conçu pour travailler et l’isolement génère aussi des troubles psychologiques importants. En fin, sur fond de crise énergétique, on pourrait également s’interroger sur la pertinence de chauffer ou de climatiser à la fois les espaces de travail et les domiciles…
Nicolas Lefebvre