Édito n°27
Les temps modernes 2.0
A m’évocation de la robotique, thème principal de ce numéro, deux images viennent naturellement en tête. L’une classique : celle des Temps modernes et de Charlie Chaplin sur les chaînes de montage qui condamnait déjà, dans l’entre-deux-guerres, la déshumanisation d’une organisation tayloriste. L’autre plus moderne : celle de Terminator et de la prise de contrôle de la société par les machines.
A l’heure où l’intelligence artificielle investit l’espace public et une bonne partie de nos applications métiers, ces réflexions sur l’adéquation entre l’homme et la machine demeurent d’une vive actualité.
Or, bien sûr, les machines ont toute leur place dans nos sociétés. Si celles-ci peuvent réaliser les tâches les plus physiques et répétitive s qui s’imposent aux hommes depuis toujours, pourquoi s’en priver ?
Au regard de cette réduction majeure de la pénibilité, les discours passéistes et « anti-tech » ne peuvent bénéficier d’aucun écho favorable de la part des professionnels de la prévention, en première ligne dans cette mise en place. Naturellement, il ne faudrait pas non plus ignorer l’émergence des nouveaux risques qu’engendre la mise en place de robots automatisés, qui plus est dans des espaces communs avec des travailleurs en chair et en os.
Les meilleurs spécialistes qui s’expriment dans nos colonnes sont unanimes : ce n’est pas la technologie qui est bonne ou mauvaise, mais bien la façon dont on s’en sert et l’organisation que l’on met en place.
Nicolas Lefebvre