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Édito n°28

Non au “great washing” !

« Il n’y a plus de pain ? Qu’ils mangent de la brioche ! » Cette phrase célèbre qui aurait été prononcée par la reine Marie-Antoinette en pleine famine à la fin du XVIIIe siècle, n’a rien à envier   à   celles   que   prononcent   aujourd’hui   les managers friands de great washing. « Les conditions de travail sont trop dures ? Installez donc un baby-foot ! ». Facile, me direz-vous. Sans doute plus que d’engager une vraie démarche d’amélioration de la qualité de vi e et des conditions de travail. Cette fameuse QVT récemment enrichie d’un « C » pour éviter ces facéties managériales.

Selon le baromètre QVCT 2024 du cabinet de conseil RH, Qualisocial, publié le 18 janvier dernier, 49 % des salariés s’estiment soumis à un « niveau de stress élevé ». Et 23 % jugent leur charge de travail « problématique ». Un chiffre qui grimpe à 34 % dans la fonction publique hospitalière… Seules 39 % des personnes interrogées par IPSOS se disent ainsi à la fois en bonne santé physique et mentale. Sans surprise, la proportion d’insatisfaits au travail est plus forte dans les catégories sociales défavorisées : 26 % chez les ouvriers, contre 15 % chez les cadres supérieurs. Un écart qui se creuse encore si l’on prend en compte les revenus : 28 % chez les salariés au revenu annuel inférieur à 15 000 euros, 13  % pour les salariés au revenu supérieur à 60 000 euros…

Enfin, toujours selon cette étude, 67 % des Français iraient au travail « mécaniquement, voire à reculons ». De quoi motiver l’ensemble de la communauté de la santé sécurité au travail à se pencher plus sérieusement sur cette question centrale.

Nicolas Lefebvre

Nicolas Lefebvre

Journaliste dans la presse économique depuis 2002, il publie également un livre d’investigation aux éditions de l’Archipel en 2010. Secouriste bénévole, sauveteur aquatique et moniteur de premiers secours entre 2004 et 2018, il consacre sa maîtrise d’Histoire contemporaine à l’institutionnalisation du secourisme au sortir de la seconde guerre mondiale.En 2011, il fonde Oxygène Editions afin de publier Secours Mag, puis en 2017, SST Mag. Il assure aujourd’hui la rédaction en chef de ces deux titres de presse professionnelle.

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