Édito n°29
Réchauffement climatique : la nécessaire adaptation
L’Inde suffoque. A l’heure où nous écrivons ces lignes, des millions de travailleurs sont contraints de poursuivre leur activité dans une atmosphère étouffante. Alors que le thermomètre dépasse régulièrement les 45°C partout sur le territoire et tutoie les 50 °C par endroit, les morts se comptent par centaines. Une canicule qui pourrait encore durer de longues semaines…
Les scientifiques sont formels : du fait du réchauffement climatique, ces épisodes de canicule sont d’ores et déjà « plus longs, plus fréquents et plus intenses ». Cela ne concerne bien sûr pas que l’Inde. Selon l’Organisation mondiale pour le climat, l’Europe se réchaufferait même deux fois plus vite que la moyenne mondiale… Et, même si l’humanité se décidait enfin à réduire drastiquement ses émissions de CO2 dans l’atmosphère, les effets du réchauffement climatique actuel se feraient encore sentir pendant un siècle.
Pour la santé au travail, plus de temps à perdre donc. Il s’agit d’un chantier prioritaire. Plus encore dans certains secteurs particulièrement exposés à la chaleur comme le bâtiment, les fonderies, l’agriculture, la restauration, etc. Les risques directs ? La déshydratation et les coups de chaleurs qui peuvent se révéler mortels. S’il n’existe pas de plafond légal de température, il convient d’identifier les postes les plus à risque et de prévoir des aménagements pour que l’activité puisse se poursuivre dans de bonnes conditions. Selon les cas, il sera par exemple possible de réduire la température à l’intérieur des bâtiments, d’adapter les horaires de travail, d’augmenter la fréquence et la durée des pauses, de mécaniser certaines tâches, de prévoir des points d’eau complémentaires… Un ensemble de mesures à mettre en place dès aujourd’hui pour éviter, demain, une surchauffe généralisée des corps et des esprits.
Nicolas Lefebvre